- hochet
-
• 1331; de hocher1 ♦ Jouet de bébé formé d'un manche et d'une partie qui fait du bruit quand on la secoue. L'enfant agitait un hochet.2 ♦ (1745) Fig. et littér. Chose futile qui contente, console l'esprit, qui flatte les passions (⇒ illusion). Les hochets de la vanité.hochetn. m.d1./d Jouet que les enfants en bas âge peuvent secouer et qui fait du bruit.|| Instrument de musique fait d'une calebasse, d'une vannerie ou d'une poterie contenant des graines ou des cailloux.d2./d Fig. Chose futile qui flatte ou qui distrait. Les hochets de la vanité.⇒HOCHET, subst. masc.A. — Jouet très léger en matière dure, composé généralement d'une poignée ou d'un manche et d'éléments remplis de petits grains, que les tout jeunes enfants secouent pour faire du bruit et pressent entre les gencives au moment de la dentition. Hochet en ivoire, en plastique; agiter son hochet. Hochet de cristal garni de grelots d'argent (Ac. 1798-1935). Un hochet d'enfant, très joli, ma foi, ivoire et vermeil (MARTIN DU G., Thib., Belle sais., 1923, p. 863) :• 1. Tu jouais avec le bonheur comme un enfant avec un hochet, et tu ne réfléchissais pas combien c'était rare et fragile ce que tu tenais dans tes mains...MUSSET, Conf. enf. s., 1836, p. 361.— P. métaph. La plate-forme, hochet adjoint au véhicule, Trimbalait une foule en son sein minuscule (QUENEAU, Exerc. style, 1947, p. 101).— P. anal. Instrument sonore composé d'un réceptacle dans lequel sont enfermés des grains (cf. BAL.-MAQ. 1968; Mus. 1976). Comme idiophones, ils [les Indiens d'Amérique] ont le tamtam du Mexique (...), des hochets en calebasses et en peau brute (LOWIE, Anthropol. cult., 1936, p. 230).B. — Au fig. Amusement; chose futile et sans valeur qui amuse l'esprit, flatte les passions et à laquelle on s'attache. Les riches parures, les bijoux coûteux et inutiles sont des hochets pour la vanité (Ac. 1798-1935). Quant à la gloire qui suit des succès sans avantages réels, c'est un hochet qui coûte fort cher, et qui ne saurait long-temps amuser des hommes raisonnables (SAY, Écon. pol., 1832, p. 485) :• 2. Avec quelques jeunes fous de sa sorte, riches et casse-cou, il rivalisa de témérité dans des courses en auto (...). Enfin, il délaissa tout pour le hochet nouveau. Il partagea le délire des foules pour les machines volantes.ROLLAND, J.-Chr., Nouv. journée, 1912, p. 1531.— [En parlant de pers.] Il semble qu'ils [les Français] regardent les femmes comme des hochets dont ils s'amusent (SÉNAC DE MEILHAN, Émigré, 1797, p. 1599). — Et je ne suis pas une dérision, un hochet, quelque chose que les petits enfants poursuivent de leurs moqueries (M. DE GUÉRIN, Journal, 1834, p. 207).Prononc. et Orth. : [
] init. asp. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1331 jeux « osselet » (Charte de Liège, t. 2, p. 415 ds DU CANGE, s.v. hochia); 2. a) 1391 « jouet d'enfant » (3e Compte royal de Ch. Poupart, fol. 79 ds GAY); b) 1745 fig. « chose futile qui contente, qui console l'esprit » (DULAURENS, Chandelle Arras, p. 156). Dér. de hocher; suff. -et. Fréq. abs. littér. : 93.
hochet ['ɔʃɛ] n. m.ÉTYM. 1391; « jeu d'osselets », 1331; de 1. hocher.❖1 Jouet des enfants en bas âge, formé d'un manche et d'une partie qui fait du bruit quand on la secoue. || Un hochet en ivoire, en plastique. || Agiter un hochet pour amuser un bébé. || L'enfant mord son hochet pour se faire les dents.1 (…) je n'ai point pris la fantaisie des grand'mères, qui passent par-dessus leurs enfants pour jouer du hochet avec ces petites personnes (…)Mme de Sévigné, 789, 13 mars 1680.2 (L'enfant) fait pour une poupée, pour un hochet, ce que l'âge mûr fait pour un titre ou un sceptre.C.-A. Helvétius, De l'homme, V.3 Une fille; elle avait cinq ans; elle marchaitAu hasard, elle était dans l'âge du hochet (…)Hugo, la Légende des siècles, LVII.♦ Par compar. ou métaphore. || La malice, hochet de l'esprit (→ Goût, cit. 32).4 (…) la vie, sans les maux qui la rendent grave, est un hochet d'enfant.Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, t. II, p. 87.5 Tu jouais avec le bonheur comme un enfant avec un hochet (…)A. de Musset, la Confession d'un enfant du siècle, V, VI.2 (1745). Fig. et littér. Chose futile qui contente, console l'esprit, qui flatte les passions. ⇒ Consolation, illusion. || Les hochets de la vanité. || Le hochet de la vieillesse (→ 1. Barbe, cit. 23).6 Imaginer que l'on pourra être à côté de Pythagore, de Plutarque, ou d'Ossian dans le cabinet d'un L futur, c'est une illusion qui a de la grandeur, c'est un des plus nobles hochets de l'homme.É. de Senancour, Oberman, LXXVIII.7 (…) l'homme qui touche à son adolescenceBrise les vains hochets de sa crédule enfance.Lamartine, Harold, I.
Encyclopédie Universelle. 2012.